Le changement climatique
La réalité du changement climatique sur la ressource en eau
Aujourd’hui, la communauté scientifique confirme la réalité du changement climatique, plus marquée sur certains territoires de montagne.
Selon les données, la température moyenne annuelle dans les Alpes a augmenté de +2°C en hiver depuis 1970, et de +1,5°C en été.
Sur l’ensemble de l’arc alpin, l’augmentation des températures semble se dérouler à un rythme deux fois plus rapide que celui constaté à l’échelle mondiale.
Or, le cycle hydrologique est lui aussi très sensible aux changements climatiques, surtout en altitude. On peut donc s’attendre à une diminution des étiages hivernaux car il y aura davantage de précipitations sous forme de pluie durant l'hiver du fait de l’augmentation des températures. Pour les mêmes raisons, on prévoit une diminution significative du stock naturel de neige, moins de périodes optimales de froid et des étiages plus sévères entre la fin du printemps et le début de l’été.
Les lacs d'altitude et les changements globaux
Le changement global regroupe les effets des changements climatiques, mais aussi l’évolution des sociétés humaines et des pratiques (usages des sols, modes de consommation de l’espace, pollution, prolifération d’espèces invasives..).
Les lacs sont des systèmes dynamiques, en évolution permanente, qui s’adaptent aux modifications de leur environnement, malgré l’impression de stabilité qu’ils peuvent donner. Ils sont sous influence de multiples facteurs, agissant à l’échelle globale ou locale :
- température,
- précipitations,
- intrants atmosphériques (polluants organiques tels que les HAP et PCB, polluants métalliques tels que le plomb et oxydes de souffre et azote),
- usages du bassin versant.
Le changement climatique influence :
- la dynamique des précipitations et des régimes hydriques, et donc les apports exogènes au lac, les hauteurs et volumes d’eau,
- la température des eaux du lac,
- la stratification thermique et chimique de la colonne d’eau,
- la dynamique de mélange du lac,
- la durée d’englacement du lac,
- la disponibilité en nutriments.
Ces modifications des conditions physico-chimiques du lac vont à leur tour provoquer des modifications du compartiment biologique, avec notamment des changements dans les dynamiques saisonnières du plancton, des conditions d’habitats (oxygénation des zones profondes), et les dates de développement d’espèces clés pour les populations piscicoles, avec des effets en cascade sur les autres maillons des réseaux trophiques (Source : L’empreinte du changement climatique sur le Léman, Orlane ANNEVILLE et al, 2013).
Les lacs sont donc pareils à de « super-capteurs » des activités humaines et des changements climatiques. Ils constituent à ce titre des « sentinelles » des changements globaux. Les sédiments, qui se déposent au cours du temps au fond des lacs, proviennent de l’érosion des versants et de la production autochtone (organismes, précipitation de minéraux induit par les conditions chimiques ou par les organismes). Ils jouent à ce titre le rôle d’archive des processus écologiques et physico-chimiques des lacs.
Les changements des caractéristiques physico-chimiques, de biodiversité, ou de structure de communautés traduisent ces changements globaux. La compréhension du fonctionnement écologique actuel et passé des lacs d’altitude est un des objectifs du réseau Lacs Sentinelles. L'enjeu est d’évaluer et mieux comprendre leurs réponses aux changements globaux.